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Interview avec un scientifique

Pour la bonne continuation de notre TPE, nous avons pu rencontrer un spécialiste. Voici donc les grandes lignes de notre entretien avec M. Tanguy SCHINDLER, médiateur scientifique en biologie, au Palais de la Découverte. 

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Nous avons d’abord discuté de la mise en place de notre TPE, de nos recherches, du TP… puis nous avons pu lui poser nos questions.

 

Qu’est-ce que la Science étudie actuellement par rapport à la bioluminescence ?

La bioluminescence est étudiée dans plusieurs domaines. Aux Etats-Unis notamment, ce phénomène pose problème. Des sous-marins militaires sont repérés à cause d’algues bioluminescentes, qui comme certains planctons, s’allument quand elles sont agitées. Le passage des sous-marins les « activent » donc le camouflage disparaît. On essaye d’établir les zones où elles prolifèrent et peut-être de composer une substance capable de les rendre inactives.

Pour ce qui a déjà été fait, il y a les propriétés du luminol en criminalistique, pour repérer les traces de sang, et les organismes transgéniques, qui constituent des gènes marqueurs, pour déceler les tumeurs ou d’autres particules, en général en médecine.

 

Qu’est-ce que l’Homme pourra créer et utiliser à partir de la bioluminescence dans le futur (en plus de ce qui existe déjà) ?

C’est une question que se posent tous les chercheurs. L’idéal serait de pouvoir utiliser certains animaux comme les lucioles (ou des pseudo-lucioles fabriquées) pour pouvoir s’éclairer, ce qui réduirait la quantité d’électricité utilisée et les dégagements de CO₂. Mais il faudrait donc mettre en place des élevages de lucioles et pourquoi pas les mettre dans des sphères pour illuminer les villes (et décorer). Cela soulève alors de nouveaux problèmes. D’abord une question d’éthique, se servir d’animaux pour des intérêts humains n’est pas forcément la bonne solution. Ensuite, il faudrait pouvoir trouver un moyen de contrôler les émissions de la luciole, qui ne peut pas s’allumer indéfiniment, ni au bon moment et pas avec l’intensité adéquate. Cela induirait donc de leur fournir en permanence ce dont elles ont besoin pour s’allumer (oxygène) ou au contraire de ne plus leur en fournir (pour les « éteindre »). Mais dans les deux cas, cela provoquerait leur mort, par surexcitation ou asphyxie.

On pourrait aussi utiliser de la bioluminescence en symbiose, mais là aussi il faudrait utiliser des espèces ainsi que des bactéries appropriées. Donc c’est toujours la durée de vie qui pose problème. Si une véritable forme d’éclairage bioluminescent voie le jour, il faudra beaucoup de temps pour qu’elle prenne la place de nos éclairages actuels.

 

Connaissez-vous d’autres alternatives à la réaction de chimiluminescence ?

On ne peut bien sûr pas changer cette réaction mais il y a en revanche des substances capables de changer la couleur de la lumière émise, d’ordinaire bleue ciel. Par exemple, dans les bâtons colorés qui émettent de la lumière pour s’amuser la nuit (Glowsticks), est produite une réaction de chimiluminescence. Quand on les « casse », une substance est libérée et mélangée à une autre, ce qui émet la lumière. Et pourtant, ces bâtons ne sont pas tous bleus. C’est parce qu’il y a à l’intérieur une molécule appelée l’éosine, qui colore le produit de la réaction. En effectuant des prélèvements différents de cette substance, on arrive à recréer toutes les autres couleurs du domaine du visible. Il y a aussi une autre molécule équivalente à l’éosine, la GFP (Green Fluorescent Protein), issue d’une espèce de méduse, qui elle colore le produit en vert.

 

Après avoir terminé l’interview, M. Schindler nous a montré une animation sur le magnétisme, puis nous a emmenés dans une partie du Palais consacrée à la lumière, où était exposée une maquette agrandie de luciole.

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Maquette de la luciole, en période de "jour" et allumée pendant la "nuit"

 

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